Vous souvenez-vous à l’école d’avoir eu un-e prof qui vous incitait à copier, pour apprendre plus vite? Je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont rêvé un jour en avoir le droit. Cet article est écrit pour faire un nettoyage de l’apprentissage, en faisant un délicieux flash back au temps du lycée et même plus loin. Alors les rétros sont ajustés, même bien nettoyés pour y voir loin, loin, loin!

C’est une réponse à l’invitation de Sarah Carpentier d’écrire sur ce thème. Quel écolier étiez-vous, ce qui vous a manqué, ce qui vous a aidé? Je vous invite d’ailleurs, à visiter son blog des outils pour apprendre, que j’ai vraiment aimé découvrir. Elle organise un événement inter blogueurs sur ce thème, alors je me suis lancé!

Et bienvenue à vous les aventuriers de la voix pour ce nouvel article dans lequel nous allons faire une plongée dans la magie de la copie, de l’imitation bien choisies! En fait je vais vous donner ma réponse aux questions de Sarah, mais je vais vous proposer d’y répondre aussi en commentaire, c’est d’accord? Donc commençons par sa première question!

Et vous? Quel écolier-e étiez vous?… J’adorais copier pour apprendre plus vite!

Oui copier mais avec raffinement!

En classe, et ce jusqu’au bac, je passais les heures de classe à être quelque part entre la salle et la lune. Voir, même dans les étoiles. Alors vous imaginez bien que les feuilles de mes cahiers étaient un peu comme de l’emmental, avec d’ailleurs plus de trous que de fromage. J’y dessinais souvent des goélands et des montagnes.

Donc avec cette attention « profonde » portée au contenu des cours, je n’avais pas grande matière à réviser une fois à la maison. Mais dans mes rêveries je réussissais quand même à suivre un minimum vital les sujets.

Dès tout petit je n’ai pas compris pourquoi nous apprenions de façon collective alors que les évaluations étaient individuelles. Si on se mettait à plusieurs nous aurions de meilleurs résultats.

Cette technique du travail collectif n’étant pas mise en place quand j’étais au collège j’ai fait tout seul l’expérience de la synergie des intelligences. Avec quelques utilisations de strabismes divergents 😉

Lors de quelques interros, j’ai trouvé l’inspiration chez mes voisin-e-s, dans leurs copies ou sur leurs brouillons. Pour retisser les maillons manquants, qui m’avaient échappés pendant les leçons.

Étant depuis longtemps créatif, je dois vous dire, que j’ai réussi quelques fois à bonifier les informations d’origine. Mes voisins n’ont pas compris comment je réussissais à avoir une meilleure note au final !!!

Ce n’était donc pas de la copie, mais de l’inspiration. Les prémices du travail de groupe qui aujourd’hui fait avancer les équipes … J’en parle plus bas dans cet article de l’intelligence collective.

Cette expérience imitative s’est arrêtée pour ma part dès la fin du collège. J’ai trouvé plus d’intérêt en cours et surtout compris que l’école n’était pas prête du tout à comprendre que copier pouvait être autre chose qu’une tricherie.

C’est donc en solo et dans les clous (sans strabismes divergents) que j’ai parcouru le lycée et la fac.

Alors c’est de ces deux techniques d’apprentissage que j’aimerais vous parler dans cet article sur l’art de copier pour apprendre.

Qu’est ce qui vous a manqué? … Tout d’abord la rêverie.

copier pour apprendre

Photo de Brooke Cagle sur Unsplash

 

C’est un élément que j’ai constamment cherché en classe, mais qui m’a manqué, car les professeurs (l’ironie est que j’en suis devenu un) cherchent toujours à faire redescendre sur terre un-e élève qui semble dans la lune! Mais en fait au diable cette manie de vouloir que les élèves regardent constamment l’enseignant-e, le tableau, ou l’écran! Il existe tellement de façon d’écouter et d’assimiler une information! Que cela est réducteur de penser que canaliser l’attention d’un groupe consiste uniquement à voir les personnes regarder vers un même point!

C’est aujourd’hui que je réalise que cette capacité de « rêver » éveillé m’a permis de préserver cette part de créativité. Cette énergie inventive qui donne des portes de sortie du quotidien fait de routine. Cette rêverie m’a fait constamment chercher la minuscule ouverture de ciel bleu au milieu de ma Normandie natale, chaque matin en descendant au collège, lycée puis à la fac.

Qu’est ce qui vous a aidé?

Alors oui cela m’a manqué en tant qu’espace autorisé par les enseignants. Mais cette rêverie m’a sauvé la peau pour ne pas laisser s’atrophier la magie de l’hémisphère droit du cerveau!

Et c’est d’ailleurs cette créativité qui peut se nourrir de l’art de copier pour apprendre en fait!

Si on regarde les arts du dessin, de la peinture ou de la musique. On note que les transmissions les plus réussies se sont réalisées par le fait de copier. Copier pour avoir une base, et aller plus loin possiblement que la personne qui vous précède.

En musique J-S Bach est l’exemple même des vertus de la recopie. C’est de cette façon qu’il a appris l’art de la composition. En recopiant les partitions des compositeurs qui l’ont précédé à la Renaissance et au 17ème siècle.

Rembrandt enseignait l’art de la couleur, du clair-obscur à ses élèves par des heures, centaines d’heures investies à copier les toiles, pour percer le mystère de la lumière sur la toile.

Enfin pour boucler la boucle, si vous souhaitez franchir des caps dans votre prise de parole et votre communication verbale, apprenez à copier les personnes dont vous appréciez la voix, le timbre sonore et le choix des mots. L’observation répétée et l’imitation sont les deux piliers de l’apprentissage de l’art oratoire qui m’est si cher avec ce blog.

Une autre chose m’a manqué: apprendre à apprendre en groupe.

Cela me fait penser que non seulement on n’incite pas à copier intelligemment en classe, mais que l’on proscrit toute velléité de coopération entre les élèves.

Bien sûr les choses changent, et heureusement. Mais au final, c’est toujours une note individuelle qu’on donne aux élèves mème si leur prestation est de groupe.

Ce qui m’a manqué c’est l’intelligence collective placée toujours en dessous de l’intelligence individuelle. Tout ceci au profit d’un esprit de compétition, qui détruit les chances que les individus se rencontrent et découvrent que seul on va peut être vite, mais qu’ensemble on va plus loin.

Je suis ainsi étonné que ces deux habitudes forgées dans ma scolarité soient devenues des forces et des piliers dans ma vie d’adulte et ma vie professionnelle. Car le fait de copier me permet de gagner un temps précieux pour apprendre. Par copier, je veux dire bien évidemment m’inspirer. Je suis auteur à la SACEM, aussi donc, très attentif à la propriété intellectuelle et opposé farouche au plagia!

Quant à la rêverie, c’est mon terrain créatif le plus fertile pour les musiques que j’écris, les articles que je rédige ou les vidéos que j’enregistre pour le blog. L’art de laisser le cerveau vaquer à d’autres espaces que celui de la concentration permanente. Et si c’était là un moyen de sauver sa peau dans une société où nous sommes toutes et tous poussé-e-s à foncer tête baissée ?

Alors pour aller plus loin rdv sur cette vidéo du neuroscientifique Stanislas Dehaene intitulée 13 conseils pour mieux apprendre

Merci à Sarah du blog des outils pour apprendre : pour son invitation à ce partage que j’ai vraiment aimé faire avec vous. A très bientôt!

Votre coach, Emmanuel

Ps : partagez cet article et aidez moi à faire connaître le blog! Continuez votre visite avec cet article dans lequel je vous donne 3 conseils pour devenir un-e expert-e de la prise de parole