Gérer le bégaiement puis en sortir est le souhait voire le rêve des personnes qui vivent cette situation délicate. Or, le souffle est la clé de voute de toute prise de parole, et encore plus pour une personne qui bégaie.

Cet article est le fruit de mon expérience avec des élèves qui ont réussi à se connecter à leur souffle et à une prise de parole fluide pour se défaire de cette situation de bégaiement. Je ne suis pas orthophoniste, en revanche, les techniques de souffles et exercices que je donne dans mes séances de coaching permettent une nette amélioration vis à vis de ce phénomène de l’élocution.

Alors bienvenue à vous les aventuriers de la voix pour ce nouvel article!

L’un d’entre vous m’a fait cette demande de traiter ce sujet du bégaiement et dans le même temps une amie blogueuse, Jasmine du blog timide et heureux m’a proposé d’aborder ce thème dans le cadre de son défi des 21 vidéos en 21 jours! Alors devant cet alignement des planètes, je vous offre cette thématique délicate, et qui peut intéresser tant les personnes qui souffrent de bégaiement que celles et ceux qui veulent fluidifier leur discours!

S’entrainer à parler sur de la musique pour gérer son bégaiement

Cet exercice fait partie de mon approche pour travailler le bégaiement et il y a quelques années j’en ai eu la confirmation en regardant le film le Discours d’un roi qui met en lumière le travail d’un Orthophoniste anglais pour aider le Roi George 6 d’Angleterre.

Je vous invite très vivement à regarder ce film pour découvrir à quel point le travail du rythme du discours peut être fluidifié quand on s’entraine à poser les phrases sur les mélodies d’une musique. Comme dans ce film, je vous recommande d’écouter de la musique symphonique. Soit une musique dite « classique » soit une musique de film! Car la masse et la densité instrumentale donnent un élan puissant, qui par l’entrainement peuvent devenir plus fortes que le blocage du souffle du bégaiement.

Car en effet le diaphragme joue un rôle important pour éviter les saccades dans le débit de vos phrases. Pour rappel, le diaphragme est ce muscle qui divise en deux les deux « tuyauteries » du corps humain, celle de la respiration et celle de la digestion. Lors de l’inspiration votre diaphragme accompagne le gonflement des poumons et pousse les organes digestifs vers le bas et le devant. Et lors de l’expiration c’est le diaphragme qui presse les poumons pour évacuer l’air.

Plus vous êtes attentive/attentif au mouvement de l’air en vous, et plus vous prenez conscience que le souffle est un flux aussi important que la circulation sanguine pour le corps et la santé.

Choisissez une musique assez calme

Pour gérer le bégaiement, vous aurez tout intérêt à travailler votre discours, vos phrases, sur une musique posée et calme.

Avant de commencer à travailler l’élocution même, je vous invite à souffler, puis à inspirer avec le mouvement de la mélodie, pour que les premiers mots de vos phrases bénéficient de l’élan du souffle.

Car c’est une des raisons qui entrainent le blocage de certaines consonnes. Le diaphragme étant bloqué, il y a comme une sur pression dans les poumons et l’air ne veut pas sortir.

Vous allez constater que le fait de vous entrainer avec un son musical va donner de la variation à vos phrases. L’intonation est une des façons les plus efficaces de

pour aller plus loin sur le fait de faire sonner votre voix, rdv sur cette vidéo

Faire des mouvements précis avec les mains pour gérer le bégaiement

Cet aspect de la gestuel est souvent oublié quand on étudie et travaille l’élocution, et pourtant c’est une clé essentielle. En effet, le corps humain est une merveille des merveilles comme le disent les traditions anciennes. Et quand on sollicite un membre comme les bras, c’est tous les muscles du corps qui s’en trouvent activés, y compris ceux de l’abdomen. Ces muscles de l’abdomen qui travaillent a évacuer l’air des poumons par pression active vers le haut.

Or, ce n’est pas si facile de centrer son attention sur une partie aussi peu tangible. En effet ce n’est pas toujours évident de parler en se tenant le ventre, car on donne très vite l’impression de souffrir.

Alors, comment les gestes sont ils un auxiliaire pour le soutien du ventre?

Vous allez apprendre à faire des gestes précis avec les mains en même temps que vous soufflez. Pour vous donner une idée, des gestes aussi définis et précis qu’un-e chef-fe d’orchestre qui donne la mesure et le départ aux musiciens de l’orchestre. Vous pouvez aussi imaginer un chef cuisinier qui coupe ses légumes avec précision, ou bien une personne qui maitrise un art martial. Un geste habité et vif.

Ensuite entrainez vous à faire un de ces gestes, associé à un début de phrase ou de mot. Et remarquez l’éveil d’une nouvelle tonicité au niveau de votre ventre. Ça marche étonnamment bien n’est ce pas?

Ce travail sur la gestuelle a un mérite énorme. Celui de faire diverger votre attention sur un mouvement physique et non sur votre souffle directement, ni sur le débit de votre élocution.

Ensuite prenez vraiment l’habitude de rebondir sur le début des phrases et sur la première syllabe des mots de 3 syllabes et plus. Vous serez surpris de l’aplomb que cela donne et de l’impression d’assurance que vous dégagerez, rien que par cette articulation de l’élocution.

Vous allez voir que tant l’entrainement sur base musicale que celui de la gestuelle va donner à vos phrases cet élan qui manque tant quand on est sujet au bégaiement ou à la précipitation de langage.

Soyez avant tout fier-e de vous

Oui car, si vous souffrez d’une manière ou d’une autre de ce phénomène, mais que vous osez prendre la parole. Vous obtiendrez beaucoup plus de feedbacks positifs que vous l’imaginez. En effet vous inspirerez les personnes à se dépasser car, meme si des petits couacs se présentent, vous montrerez à toutes et à tous que votre nécessité de vous exprimer est plus forte que la peur. Et cela n’a pas de prix.

Pour illustrer ce dernier propos, écoutez ce que dit cette femme, malentendante, lors de son intervention sur le plateau de l’émission le Grand Oral sur France 2. Vous pourrez me dire, Virginie Delalande n’est pas bègue. Oui et c’est par choix que je déplace le centre d’intérêt pour que nous réalisions que quelque soit l’obstacle, si le but poursuivi est assez grand, tout est possible à celle-celui qui croit en ses rêves.

Je vous dis à très bientot pour un prochain article et je vous invite dès maintenant à laisser un commentaire juste en dessous et à partager cet article à toute personne de votre entourage qui a besoin de solutionner cette tendance au bégaiement ou à la précipitation du langage.

Et si vous souhaitez travailler le fait d’aller au bout des mots, rendez vous sur ce podcast qui en parle 🙂

Portez vous bien et soyez heureux!

Votre coach Vocal, Emmanuel