Parler avec un masque est devenu notre quotidien. Cela a commencé par être obligatoire en intérieur. C’est même devenu la norme en extérieur dans la plupart des villes.
Ici dans cet article je ne parlerai en aucun cas de questions politiques ou sanitaires. Et ne prendrai position sur aucun choix des dirigeants politiques.
Mon but ici est de vous aider à continuer à vous faire entendre avec confort et surtout à prendre du plaisir dans vos prises de parole.
Cet article est publié en réponse à Laura Nicolas du blog Ma petite forêt qui propose un magnifique regard sur la pédagogie en extérieur.
Alors comment bien parler avec un masque?
Déjà j’ai envie de vous dire que cet accessoire vestimentaire peut devenir un allier pour votre élocution. Je vous vois déjà avec l’air circonspect, n’est ce pas? Comment cet objet qui nous coupe des autres peut il être un allier!
Eh bien, je constate que ce port du masque nous exige une plus grande attention à la prononciation et à l’articulation. Et, fidèle à mon principe de voir des solutions dans chaque problème et non des problèmes dans chaque solution. Je me dis que la plupart des gens parlant dans leur « moustache » depuis longtemps. Cette situation est l’occasion d’un bon « reset » et de nous mettre vraiment à soigner la formation des mots que nous employons.
Pour bien nous en sortir, il faut parler légèrement plus lentement qu’avant, ou que d’habitude.
Et parler plus lentement est une occasion excellente de donner à vos propos plus de fluidité, de relief et de variations.
Notre zone de confort est clairement mise à mal par cette période de crise sanitaire. Et je vous invite à saisir cette situation comme une opportunité pour reprendre la main sur votre élocution.
Vous allez voir que les gens vous seront reconnaissants de leur offrir un message verbal plus facile à suivre et à recevoir.
Une astuce géniale est de demander au gens après quelques mots, si ils vous entendent bien. Déjà c’est un moyen de créer une connivence et un peu d’empathie. Tout le monde est en ce moment dans le même bateau avec ce masque et ce virus.
Pour donner du relief à vos propos pensez à accentuer les mots clés de vos propos. Les idées maitresses. Les noms propres ou sigles que vous évoquez. Cela donne aux personnes plus de chance de les recevoir distinctement.
Autre nécessité : parler plus fort
Oui le masque est comme un rideau entre votre voix et les oreilles de vos interlocuteurs. Alors pour passer ce « paravent » vous allez devoir mettre plus d’énergie dans vos paroles.
Et là encore c’est une bonne nouvelle! Car vous allez préparer une nouvelle compétence. Celle d’occuper plus d’espace sonore quand vous prenez la parole.
Vous en sentirez les bénéfices dès aujourd’hui lors de votre prochain appel téléphonique (sans masque). Vous ressentirez que votre voix aura plus de volume.
Car la bonne nouvelle c’est qu’une habitude se prend très très très vite. Et cette bonne habitude de parler plus fort, je vous recommande de l’adopter définitivement.
Pourquoi? Parce que si vous avez l’intention d’incarner votre leadership, votre expertise. Cela ne peut pas se faire à demi mot, avec une demie voix qui s’excuse tout en s’exprimant!!!
Maintenant comment parler plus fort?
En vous tenant de façon tonique. Que vous soyez debout ou en position assise. Veillez à avoir votre buste droit, vos épaules en arrière, et le regard qui va sur l’horizon (même celui de votre bureau). Regardez loin, et votre voix se projettera dans la direction que fixent vos yeux. C’est magique. C’est comme quand on vise un cible ou un panier de basket. La balle va là où vous regardez, enfin la plus part du temps 🙂
Prenez un temps, quelques secondes le matin pour réveiller votre souffle avec quelques expirations inspirations pour tonifier l’air qui circule en vous et vers l’extérieur.
Faites des gestes pour appuyer vos paroles.
Il y a une alliance secrète entre les muscles du corps. Quand vous sollicitez ceux des bras, c’est aussi ceux de l’abdomen qui s’engagent et donnent de l’énergie à vos propos. Objectivement j’ai découvert ça quand j’ai vécu en Italie et que je me suis mis à développer beaucoup plus de présence vocale quand je parlais avec mes amis et collègues.
Ces gestes, je vous invite à les placer sur les mots clés, ceux que je vous ai proposé d’accentuer pour les mettre en valeur. C’est pourquoi il est utile de faire une récolte de vos mots préférés, qui reviennent le plus souvent dans vos conversations, et prises de parole.
Terrain de jeu fertile pour faire évoluer votre voix
Une fois identifiés, ces mots vont devenir un terrain de jeu idéal pour vous entrainer à parler avec un masque. Puis aussi vous en aurez évidemment bénéfice le jour où…. nous en serons libérés!!!
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Emmanuel Votre Coach pour la prise de parole!
Point de vue intéressant et encourageant, merci !
J’aime beaucoup et suis totalement aligné avec ta philosophie : « voir des solutions dans chaque problème et non des problèmes dans chaque solution ».
Mais je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu entends par « nos mots préférés » ni surtout comment tu proposes de les utiliser. Faut-il les accentuer ? Correspondent-ils à nos « tics de langage » ? 🤔
Hello Alex
merci pour ton commentaire et aussi pour tes questions. Je les développerai dans un prochain article
Les mots préférés, j’entends par là ceux que tu emploies souvent et qui ont du sens, qui mettent en valeur tes propos. Si ils ont une place privilégiée dans ton expression, alors mets les davantage en lumière. En les prononçant légérement plus lentement ou fortement, avec une intonation qui attire l’attention.
Car en meme temps, quand on prononce un mot souvent, la tendance que nous avons est de les banaliser et de ne pas être assez présent pour les façonner avec la prononciation et la voix.
Je ne parle donc pas ici des tics du langage, mais plutot de ce qui fait l’ADN de ton expression orale, ta valeur ajoutée, ton expertise.
Dis moi si ca te parle ou si tu aimerais plus de développement 🙂
Bon succès à toi
Emmanuel
C’est très clair, je te remercie pour ce développement ! Je t’avoue qu’accentuer ses tics de langage (« effectivement » dans mon cas), ça me semblait un peu surprenant ! 😉
Merci pour ces conseils très pertinents compte tenu des circonstances actuelles. Personnellement, je préféré la visière, ça permet de s’exprimer plus facilement
et mieux respirer également.
Bonsoir Emmanuel et merci pour cet article plein de bon sens. En décembre j’ai du donner 36 heures de séminaires en présentiel à raison de séances de 4 heures chacune. J’avoue qu’au début le masque était un vrai calvaire … mais comme tu le dis parfaitement bien j’ai dû travailler sur toute ma dimension vocale pour trouver le bon rythme, la bonne articulation , les bonnes intonations etc … un vrai exercice de style … un peu comme lorsque l’on doit parler avec des billes dans sa bouche (je ne sais pas si tu connais ?)
En tout cas je me retrouve complètement dans tes propos et te remercie de les avoir partagé.
Article de circonstances ! C’est vrai que je ressens actuellement une véritable gêne pour parler avec le masque mais cela m’aura au moins appris qqchose en lisant cet article : la puissance de la voix est influencée par le regard… Je ne savais pas ! Merci Emmanuel
Merci Emmanuel, pour cet article très intéressant .
je n’avais jamais fait le lien entre regard et projection de voix au loin tu l’explique très simplement. Et je trouve que le masque qui nous empêche de nous entendre, va devenir, maintenant , un bon exercice pour nous faire avancer Dans le développement de notre voix. Merci pour la prise de conscience: on peut s’amuser en mettant le masque au défi.
A bientôt. Elisa