Ce weekend je viens de passer une après midi à lutter contre les ronces, dans mon jardin et dans mon potager. Eh oui, j’ai passé les 5 dernières semaines à remettre à plus tard et bingo, plus de 2 heures plié en deux! Alors, les mains protégées par mes gants de jardinage, j’ai pensé à vous mes lectrices et lecteurs ! Et j’ai fait un point: pourquoi le jardin en est il arrivé là? Et quel enseignement je peux tirer de cette séance de déracinement de ronces aux épines peu aimables? J’ai réalisé que pour parler en public, les ronces me montrent 5 mauvaises habitudes à éviter. Et les voici donc dans cet article.
Les ronces sont là de façon mécanique, en effet elles étaient présentes sur le terrain avant que nous en fassions un potager. C’est donc une habitude pour elles de se propager en réseau partout où elles le peuvent! Sont elles productives? Même pas une seule mure cette année! Vous imaginez?
Alors leur place n’est clairement pas là. Mais je les ai laissées petit à petit prendre leurs aises, remettant toujours à plus tard la séance de désherbage.
Les ronces de mon jardin viennent de me rappeler de façon épineuse que si je ne mets pas de veille en place, toute habitude passée non seulement reste en place, mais se développe et se propage.
Alors bienvenue les aventurier-e-s de la voix pour cet article qui va faire un point détaillé sur le thème Parler en public, 5 mauvaises habitudes à éviter. Je pourrais même dire, non seulement à éviter mais surtout à désherber 😉
Mauvaise habitude n°1 : Ne pas tenir en place
Que vous soyez debout ou assis-e, la stabilité physique que vous montrez va donner une somme importante d’information quant à votre confiance en vous, et votre expertise.
Et là, tout expert-e que vous soyez, si vous arrivez devant votre audience (en salle de réunion, de conférence ou autre) en bougeant ou vous dandinant d’un pied sur l’autre, vous donnerez tout sauf une image posée et sereine de vous même.
Il en est de même si vous êtes assis-e et que vos mains n’arrêtent pas de bouger ou de triturer un objet.
Imaginez un « camembert » du jeu trivial poursuit. Vous devez avoir les 6 portions consacrées à l’objet de votre intervention.
1 : votre passion
2 : le message précis et clair que vous souhaitez transmettre
3 : votre stabilité physique
4 : votre éloquence
5 : votre auditoire et son écoute
6 : votre respiration.
Si ces 6 éléments sont réunis, votre auditoire recevra un message clair et sera à l’aise pour vous offrir son attention.
La clé pour canaliser ces 6 points va donc être, et sera toujours votre entrainement. Je développe plus pleinement ces aspects dans mon guide les secrets pour dépasser la peur de prendre la parole que je vous invite à télécharger en cliquant ici.
Mauvaise habitude n°2 regarder vers le sol
Regarder vers le sol en cherchant vos mots donne un message négatif. Il indique que vous n’êtes pas sûr-e de vos idées ni de vous même.
C’est là aussi par l’entrainement que vous désherberez cette mauvaise habitude qui vous trahit et vous dévalorise. Seule la mise en situation vous permet de prendre la nouvelle habitude de poser votre regard sur l’assistance, même au moment où vous cherchez vos idées ou vos mots.
J’ai bien nommé le fait de mettre une nouvelle habitude en place. Car le langage corporel, la voix, la posture compose cette magie du langage non verbal qui soit vous met en valeur, soit vous dévalorise.
Là encore faite le point des 6 portions du trivial pursuit. Avoir un regard horizontal, qui balaye votre auditoire met en valeur, votre passion, le message qui est le vôtre, aide votre stabilité physique (la voix va la où vous regardez, comme votre voiture ou votre cheval vont là où se posent vos yeux). Le regard stable et posé canalise votre éloquence, captive les gens et permet à votre respiration d’être posée et régulière.
C’est par de petits détails que vous allez faire table rase sur ces mauvaises habitudes à éviter quand vous parlez en public.
Mauvaise habitude n°3 avoir le ton de voix qui chute
Notamment avoir la voix qui chute sur les fins de mots et les fins de phrases. Associée à cette baisse du niveau sonore, souvent je remarque que les personnes en manque de confiance, baissent la tête en fin de phrase.
C’est un message négatif qui est alors donné, à nouveau celui d’une personne qui n’est pas en confiance, ou qui ne maitrise pas son sujet.
Et c’est bien là l’objectif premier. Faire de vos prises de parole, l’occasion de faire entendre et faire ressentir votre expertise. De façon instinctive les gens ne donneront pas leur confiance et leur totale écoute à une personne dont là voix chute toutes les 10 secondes. Au mieux ils-elles penseront à autre chose, et au pire elles auront de la défiance vis à vis du contenu qui est donné.
Au risque de me répéter, là encore seul un entrainement féroce et discipliné permet de changer et de remplacer cette habitude. Comme les ronces, si vous ne mettez pas autre chose en place, si vous ne « plantez » pas une autre habitude, c’est le réflexe de baisser le ton qui restera maître des lieux.
Alors commencez par vous entrainer par la lecture à voix haute, en soulignant les derniers mots de chaque phrase et de chaque paragraphe. Vous allez répéter 10, à 15 fois les derniers mots et veiller à ce que le volume sonore reste intense.
Au bout de quelques minutes d’entrainement vous allez vous enregistrer avec le dictaphone de votre smartphone. L’oscillation en temps réel va vous donner l’occasion de constater si votre voix chute vers la fin des mots.
La différence se fait par le soin porté aux détails minimes, et de cette façon vous allez faire de votre parler en public une expertise et vous défaire de ces mauvaises habitudes.
Je ne résiste pas à l’envie de partager ce bel article du monde qui relate la place de la prise de parole dans le succès professionnel de cet élève venant de la banlieue
Mauvaise habitude n°4 oublier de respirer
Ça c’est l’erreur typique de quelqu’un qui oublie de rester centré et devient obnubilé-e soit par le déroulé de son sujet, de peur de perdre le fil. Ou bien c’est le signe qu’il n’y aucune connexion au corps, et donc pas de véritable socle pour une vraie confiance en soi.
Pour autant que cette erreur soit vraiment néfaste à la crédibilité de tout oratrice-teur. C’est certainement l’erreur la plus facile à gommer et corriger!
L’équipement pour remédier à cela? Vous l’avez déjà! C’est un stylo ou un crayon papier. Vous allez prendre n’importe quel texte qui se trouve devant vous, sous forme tangible, imprimée. Observez chaque ponctuation de type point, point virgule, point d’interrogation et d’exclamation. Regardez bien ces signes et faites maintenant un accord, un pacte avec ces ponctuations. Elles deviennent à présent un point rencontre avec la respiration. Vous allez prendre la saine habitude de respirer une petite quantité d’air, à chaque de ces ponctuations. Si la phrase est longue, ce point rencontre peut aussi se vivre au moment d’une virgule.
« Au fait, ce crayon! Il sert à quoi ! »me direz vous! Vous allez dessiner un petit v, comme un dessin d’oiseau esquissé d’un trait au dessus de chaque ponctuation choisie pour y respirer!
je vous glisse ci dessous un exemple d’une page prise au hasard du magnifique ouvrage de Celine Alvarez « les lois naturelles de l’enfant »
Entrainez vous a le faire pour que la ponctuation devienne le potentiel alter égo de la respiration dans toutes vos prises de parole. Vous verrez que votre écran mental fera très vite le lien et proposera instinctivement à votre respiration de s’y poser.
Vous verrez que le fait de respirer confortablement va rendre le fait de parler en public un plaisir et que ces mauvaises habitudes à éviter vont s’en aller, car remplacées par de bonnes habitudes.
Mauvaise habitude n°5 se dévaloriser, se déprécier!
Je vais faire écho à l’image des 6 portions du « camembert » au Trivial Pursuit. Le premier aspect que je vous ai donné tout à l’heure est la passion. Oui si vous vous autorisez à mettre de la passion et de l’animation dans vos propos, vous n’aurez pas la place de vous saboter en vous dépréciant.
J’entends trop souvent des personnes prendre la parole et instantanément employer des mots qui minimisent soit le propos tenu ou pire la compétence de la personne qui parle!
C’est impensable. Vous ne pouvez pas débuter une prise de parole en ayant un langage verbal et non verbal qui vous discrédite.
Pour être précis je vous propose un début de liste de mots/formulations à proscrire et leur pendant pour, bien entendu mettre une nouvelle habitude en place!
Excusez moi => S’il vous plait (votre posture est totalement différente si vous employez la deuxième option pour demander le silence ou l’écoute des personnes. C’est à la fois poli, mais en aucun cas vous ne devez vous excuser de demander l’écoute de votre auditoire.
C’est la première fois que je présente ce sujet => quelle joie de présenter ce nouveau sujet!
Je ne vais pas vous embêter longtemps => ma présentation sera courte et précise
Faites la chasse à ces modes d’expression qui vous dévalorisent et vous mettent en situation d’infériorité ou de vulnérabilité.
De même votre posture physique doit être dynamique pour que votre image corporelle ne soit pas la copie conforme de ces formulations citées juste au dessus
Sortez de ces habitudes et placez leur exact contraire pour que les « ronces » ne reprennent pas la place.
Aussi parler en public ne rimera plus avec ces 5 mauvaises habitudes, mais au contraire avec confiance et assurance vissées au corps.
A vite pour un prochain article,
Emmanuel
Ps : à présent je partage au quotidien des conseils et astuces avec ma communauté. Ces conseils sont encore plus puissants que ce que je partage dans mes vidéos youtube et articles de blog. Ce que je te propose c’est d’infiltrer mon système et recevoir tous les matins un email bref et efficace avec mes secrets les plus précieux glanés au fil de mes 20 ans de vie d’artiste, enseignant et concertiste. Cette année j’atteinds les 15000 heures de cours données! Alors cliquez sur ce lien pour recevoir ces mails
Salut Emmanuel, pour avoir enseigné 9 ans devant un public d’adolescent, je ne peux qu’approuver ces 5 conseils. J’ajouterai une autre erreur : jouer à être quelqu’un qu’on est pas. J’entends par là qu’une clé de la prise de parole à l’oral et de la transmission d’un message reste l’authenticité : faire avec ce qu’on est. Ce que tu décris très bien dans plusieurs autres de tes articles d’ailleurs
Hello Emmanuel. Toujours des bons conseils que l’on trouve ici 🙂 Le 5e me plaît particulièrement bien. Cette fin d’année j’ai vraiment envie de me lancer dans les conférences et parler en public. Je vais suivre tes recommandations !
Bonne journée !
Olivier
Super, c’est très bien structuré, ces points me semblent vraiment très importants et souvent négligés, merci pour ces infos
Bonjour Emmanuel,
Merci pour ces pépites qui tombent à pic pour moi. Dans 10 jours, je fais une présentation devant 1800 personnes et tes conseils sont les bienvenus. L’art oratoire est un grand challenge !
A bientôt.
Salut Emmanuel,
Merci pour ton article, je suis justement un pro de la dévalorisation verbal. Je travaille sur ce sujet dans mes vidéos. Si tu vas voir mes premières vidéo, justement je m’excuse d’être trop long, ou je dis c’est la première fois ou le pire c’est quand je dis je ne vous embête pas longtemps.
En voyant ces trois exemple je me demandais si tu ne pouvais pas nous donner un plus grand panel d’exemple car je pense avoir encore du mal à identifier ces moments de dévalorisation, particulièrement quand je fais une vidéo Youtube.
Salut Emmanuel,
Merci pour cet article. Un petit plus, ayant aussi un peu d’expérience sur la prise de parole en public.
Se forcer a faire une pause pour respirer.
Mettre dans son script des pauses de 3 a 5 secondes et se forcer a compter 1 chocolat, 2 chocolats, 3 chocolats mentalement.
Après tu remplaces la parole chocolat par qqch qui te plait et te donne confiance.
Double effet kiss-cool> tu fais une pause et tu respires et cela te calme.
Encore de très bons conseils Emmanuel ! 🙂
Pour ma part, j’ai vraiment fait énormément de progrès en prise de parole mais, comme dans la vie de tous les jours où je n’aime pas déranger, j’aurais plus tendance à être de ceux qui dénigrent un peu leur prise de parole ^^ A travailler, donc ! 🙂
Très pertinents ces exemples de formulation à prendre et à éviter!
J’ai une question concernant ma voix. J’ai parlé en public pendant des années et avais très rarement ce problème : une voix qui n’est pas celle de d’habitude, comme si elle venait « d’un deuxième moi » qui se trouverai derrière moi, un petit peu comme celle d’un ventriloque.
Ma question est la suivante : comment faire revenir ma voix normal? Parce que le problème que je rencontre c’est lorsque je me film cette fois revient et je souhaiterai m’en séparer.
PS pour tes ronces, si elles n’ont pas données de mûre c’est sans doute parce qu’elles ne date que de cette année. Les mûres poussent sur les branches de deux ans 😉
Merci Emmanuel
Tout a fait d’accord avec tes conseils qui montrent bien ton expérience de scène.
J’aime l’image du camembert Trivial poursuit…
Et aussi la ronce et le changement d’habitude.
Merci pour ton retour Bernard
J’ai bien reçu ton invitation au carnaval d’article sur le leadership
Un article très intéressant Emmanuel.
Je trouve que ce sont des mauvaises habitudes que l’on peut aussi avoir devant la caméra pour des vidéos Youtube par exemple. Je ne parle que très rarement en public, mais cela m’a beaucoup parler sur mon comportement quand je suis devant la caméra.
Regis absolument ces conseils et techniques permettent d’améliorer tout type de prise de parole en présentiel ou en vidéo !
Cet article tombe à pic pour moi car je dois prendre en charge un groupe pour une formation cette semaine ! J’allais justement commencer ma présentation en disant que c’est la première fois que je le fais… Merci beaucoup de m’avoir éviter cette erreur !
Tellement content que cet article tombe bien pour toi