Aujourd’hui je change volontairement de ton et de sujet! C’est un coup de gueule que je souhaite faire et dire !
Halte aux briseurs de rêves et d’intelligence qui sévissent dans les lieux d’enseignement et de formation.
Nous sommes à présent au 3ème millénaire, mais les principes qui fondent la pensée de certains sont encore enracinés un ou deux siècles en arrière.
Alors bonjour et bienvenue à vous les aventuriers de la voix! pour cet article coup de gueule!
La goutte d’eau qui a fait déborder ma colère
Mais avant d’aller plus loin dans mon propos et ma pensée (proche de la colère je dois dire). Voici la goutte qui a fait déborder le vase. Il y a quelques jours j’ai reçu un coup de fil de Julien, un de mes anciens camarades de Fac et nous avons parlé d’une conversation qu’il a entendue en fin d’année dernière, dans la salle des profs du collège dans lequel il enseigne.
Quatre enseignants parlaient autour de la machine à café d’un élève que l’un d’entre eux venait de « ramener sur terre ».
Voici, de mémoire la conversation que m’a relatée mon collègue de fac:
« Vous savez quoi? Quentin vient de me dire qu’il avait le rêve d’être un jour inventeur d’une machine qui permettrait de recycler toutes les émissions polluantes provenant des usines.
Eh bien je l’ai vite fait redescendre sur terre, parce que ce n’est pas avec les notes qu’il a eues cette année qu’il va changer le monde!
Une collègue, café à la main lui dit, « mais c’est notre devoir que de les faire arrêter de rêver. Tu imagines qu’un jour j’ai un élève qui m’a dit, Madame, je veux être un jour député et même Président de la République. Je lui ait brisé son rêve vite fait bien fait. Et tu sais quoi, il est venu me voir il y a un an pour me remercier de l’avoir ramené à la raison. Il est maintenant bien installé avec son CDI et il a mis ses rêves impossibles dans la poche. »
Le comble, me disait Julien, c’est que les 4 enseignants se félicitaient tour à tour pour chaque rêve ramené à la raison, voire étouffé.
Ainsi se sont quittés ces 4 collègues, fiers d’avoir été des rameneurs à la raison.
Alors je dis haut et fort! Halte aux briseurs de rêves!
inutile de vous dire que je suis révolté depuis que j’ai eu cette conversation au téléphone, avec mon ami de fac.
L’enjeu est bien au-delà du fait que quelques enfants aient été invité-e-s à revoir à la forte baisse leurs rêves.
Ce qui me choque c’est que cela semble normal dans notre société de souffrir à l’école et de mettre un couvercle sur les rêves les plus grands.
Je m’aligne à Idriss Aberkane, auteur du livre « Libérez votre cerveau », pour dénoncer cette croyance industrielle qui vise à formater nos élèves vers la moyenne, vers le médian.
Notre éducation, façonnée depuis l’ère industrielle, vise à imposer à tous la même modalité d’apprentissage. Elle conduit à l’individualisme et à l’addiction au fait d’être validé(e). Cette addiction à la validation se retrouve à chaque angle du système éducatif. Que ce soit par l’appréciation, qui, si on lis l’origine du mot veux dire donner un prix! Ou par la notation, qui conduit chaque élève à une compétition individuelle contre les autres ou soi même.
Depuis 20 ans, j’embrasse le métier d’enseignant pour répondre à une vision: créer des brèches dans l’intelligence des élèves pour qu’ils puissent rencontrer la grandeur qu’ils contiennent.
Et j’ai constaté avec une humilité heureuse que nombreux de mes élèves ont rencontré des réussites inattendues dans leur vie. Je veux dire par là : si je m’étais uniquement basé sur leurs résultats au moment de leur scolarité je n’aurais pas été en mesure de prédire ces réussites. Mais j’ai constamment dit à mes élèves : rêvez grand et faites un pas chaque jour vers votre rêve. Citant souvent ce proverbe de Lao Tseu: « un voyage de mille kilomètres commence toujours par un premier pas »
Des experts de l’économie disent aussi Halte au briseurs de rêves!
Un autre écho à ce propos se trouve dans un livre riche de sens et de bon sens, pour toute personne qui souhaite apprendre dans la vie ce que l’école à oublié de transmettre en matière de réussite et de succès.
Père riche père pauvre de Robert Kiyosaki. Ce livre est un must !
La seule éducation scolaire ne suffit pas pour conduire à la réussite au sens holistique. Dans ce livre vous découvrirez le delta qui existe entre deux croyances : d’un côté, étudier dur pour avoir un bon emploi et de l’autre entreprendre sa vie et apprendre par les erreurs sur le tas. et célébrer le fait de faire des erreurs, car cela signifie qu’on est vivant-e et donc parfaitement imparfait-e!
Et même, je rejoins l’auteur quand il développe l’idée que c’est par l’intelligence bon sens, pragmatique de son père « adoptif » qu’il a construit ses nombreux succès d’entrepreneur.
Je crois que notre rôle, d’adultes est de guider les enfants, adolescents et jeunes adultes vers le goût et l’envie d’apprendre.
Car imposer aux enfants la croyance limitante vis à vis du succès et de la réussite c’est comme un bizutage! Inconsciemment voici ce qu’on dit aux enfants en étouffant la grande vision qu’ils ont pour leur vie:
« Si j’ai souffert, toi aussi tu dois souffrir. Si mon succès s’est forgé dans l’extrême souffrance; toi aussi tu dois en passer par là. »
Mais arrêtons nous un instant: posons nous cette questions!
Et si les générations présentes et à venir étaient dotées d’autres processeurs pour construire leur vie? Cette génération, dite des millenials est riche d’un patrimoine génétique qui leur donne une autre qualité d’attention. Cette attention nous déroute, certes, mais et si les situations d’échec étaient du autant au mode d’enseignement obsolète qu’aux nouveaux profils des élèves et étudiants.
Nous ne pouvons plus aujourd’hui enseigner en pensant que nos élèves sont des réceptacles vides qu’il faut emplir de notre savoir.
Je vous invite à lire la partie centrale du livre d’Idriss Aberkane, il l’a réalisée en version BD. Et là vous retrouvez une jeune femme au buffet du petit déjeuner d’un grand hôtel. Devant elle, sont disposés les meilleurs plats et mets possibles. Mise en appétit, elle se réjouit de pouvoir choisir les plats qui la tentent. Mais la le mettre d’hôtel la met en garde! Mademoiselle, vous devez manger de tous les plats! Sinon vous serez pénalisée d’une amende pour chaque plat non goûté!!!
lisez cet interview pour prolonger cette réflexion de M. Aberkane.
Vous comprenez l’analogie avec notre façon en occident de proposer la connaissance?
Alors quand dans un tel contexte, un-e élève trouve en elle/lui la foi d’exprimer un rêve ou une vision de son avenir! C’est déjà un miracle que cette vision ne soit pas devenue myope! Donc, de grâce ne tuons pas le rêve dans l’élève, mais protégeons le en valorisant cette faculté.
Bien entendu, dans mon travail, je préviens l’adolescent-e ou l’enfant du chemin qui se dessine entre son rêve et sa réalisation. Et je l’invite à plisser les yeux pour le visionner en lui. Mais jamais, nous ne pouvons nous permettre de réduire ce début de feu qui s’appelle l’ambition ou la réussite de soi.
Nous devons souffler sur les braises de leurs rêves et les pourvoir en petits bois, et puis en bûches pour que le feu en eux soit nourri d’une vision d’avenir qui rime avec réussir.
Bien sûr comme le dit Simon Sinek la génération Z, dite les Millenials sont dépendant à la gratification instantané. Mais pourquoi y répondre en éteignant leurs rêves. (Pour info pour activer le sous titrage en français, cliquez sur l’icône « sous-titre » en bas à droite de la video). Oui ils sont pleins d’impatience. Mais de grâce halte aux briseurs de rêves!!!
Un silence assourdissant des enseignants après les examens ou les concours!
Je suis choqué que les enseignants, à tous niveau ne sachent donner de retour, précis, défini aux élèves et étudiant-e-s après leurs examens, oraux ou écrits, ou leurs concours. Serait ce parce qu’ils n’ont rien à dire? Ou qu’ils sont addicts au fait de souffrir, et que cela leur parait normal que les élèves souffrent de cette attente stérile, ou de ce silence total?
Dans notre entourage il y des étudiants qui viennent de passer quantité de concours, et le seul retour est un courrier liminaire indiquant soit le refus, soit l’acceptation du/ de la candidat-e. Comment est il possible pour ces étudiant-e-s de se construire, de modifier leur dossier, leur façon de se présenter?
Et je prends la plume sur mon blog, en tant qu’enseignant qui a envie de hurler l’urgence qu’il y a à être pour une fois, à la hauteur de la génération qui se présente à l’humanité!
Notre devoir, d’adultes, d’éducateurs, est de commencer à offrir une société qui donne envie à ces générations de s’y investir et de s’y engager. Notre urgence absolue est de permettre à cette génération Z de devenir les entrepreneurs de leur vie!
C’est pourquoi je dis Halte au briseurs de rêves! Car ce n’est pas en leur laissant la parole impunément que nous en prendrons le chemin!!!
Merci de partager autour de vous ce coup de gu… et de commenter!
A très vite pour un nouvel article du blog!
Emmanuel
Tellement d’accord avec cet article !!! Et malheureusement, ça ne se limite pas à l’Education Nationale… Merci pour ce coup de gueule, ça fait du bien 😉
Dans le même sens, j’ai créé une page Facebook qui s’appelle Libres de rêver… je n’y vends rien… à part du rêve, lol 😉
(je voulais moi aussi aider les gens à avoir le déclic pour accomplir leurs rêves)
Merci Virginie
Ça fait plaisir d’avoir cet écho
Je vais aller voir cette page
Au plaisir et bienvenue sur le blog
Merci pour cet article avec lequel je suis entièrement d’accord. La plupart des entrepreneurs que je connais étaient moyens à l’école voire ont carrément raté leurs études ! Je ne crois pas que les notes ou la réussite aux examens présagent de quoique ce soit pour la vie future. Courage à tous les jeunes qui sont face à ces adultes blasés et briseurs de rêves.
Waouhhh ! Merci pour cet article ! Et oui…. si nous apprenions à nos enfants à rêver grand et réaliser leurs rêves, qu’est ce qui serait possible ? Bon c’est sûr que pour les X qui sont encore aux commandes des entreprises cela risque de bousculer un peu. 😉
Hello Emmanuel! Comme ça m ‘irrite aussi! Parfois la relation entre l’élève et le professeur va faciliter l’apprentissage. Je vais te raconter une chose plus qu’incroyable. J’ai eu la chance d’avoir eu une très belle enfance si bien que je préférais m’amuser à courir à travers les parcs et les rizières, grimper dans les arbres faire du sport plutôt que de travailler en classe. Mais ce qui se tramait c’est que j’étais en train de façonner ma personnalité et je ne me suis pas posée de questions lorsque j’ai fait mes études. Tu dois être un prof magnifique. Au fait..je montre tes vidéos à mon petit de 11 ans!
Merci Florence !!! Wow ton retour est vraiment touchant
C’est vraiment top de savoir que ton fils regarde les vidéos avec toi
Je pense beaucoup aux jeunes ados et adultes avec mon blog et ma chaîne
Alors ça fait chaud au cœur de lire que c’est en marche
À bientôt
Ce que tu partages avec ce récit de ton enfance montre vraiment que c’est par le jeu et le plaisir que le contact avec la vie se tisse
Par le lien avec le vivant
Ah ! Emmanuel, il me fait tellement du bien ce coup de gueule que tu pousses !
J’ai encore un ado au collège. A peine la rentrée de 4è faite, et voilà que déjà les enseignants les menacent avec le Brevet… qu’ils vont passer dans 18 mois ! Mon ado n’est pas dupe et n’a pas du tout envie de rentrer dans ce système infantilisant.
Apprenons à nos enfants à ne pas travailler pour les notes mais pour eux-mêmes !
Au plaisir et encore merci.
Merci Anne Claire pour ton retour
Ça fait du bien de lire ton retour
Étant enseignant c’est un challenge d’éveiller les possibles et surtout ne pas les limiter
À bientôt et bravo pour ton blog
Merci Emmanuel pour ton article que j’ai trouvé en tapant les mots clés suivants sur le célèbre moteur de recherche : » éducation briseurs de rêves « .Pourquoi cette recherche ?
Un rapide coup d’oeil dans le rétro de ma vie de père de 45 ans :
– en 4é ma classe est équipée de tables de 2.Mon prof. de français constitue des binômes avec un élève » latiniste » et un non latiniste.Soit un élève brillant étudiant le latin et le faire valoir à ses côtés.Je suis considéré comme le faire valoir.En 5é j’étais » le meilleur » élève de la classe.Du moins c’est ce que disaient les notes.Cette histoire de binôme…première tarte dans ma tronche d’acnéique !
– fin de la 3é.BEPC en poche, tu parles d’un césame !!! Ce sera le seul et je m’en accomode , aujourd’hui je l’affirme avec conviction .On m’a tellement sacralisé les diplômes que j’avais fini par le croire.
– direction le lycée technologique pour faire plaisir à maman, dans le génie civil ( je crois mais je n’en suis pas sûr ).Le 15 Septembre, je pars en courant.
– le 20 septembre, je suis admis en 2nde Générale dans un autre lycée ( j’avais autour de 14/15 de moyenne en 3é ).Oui je l’aurais mon bac maman… ou pas
-le 30 Septembre, je suis convoqué dans le bureau du proviseur.Le proviseur de mon ancien collège a contacté son confrère pour s’opposer à mon passage en 2nde sans autre motif que son opposition.En réalité je chahutais qq fois à la cantine pour amuser la galerie.Mais il n’a pas eu le courage d’évoquer la bonne raison.
– début Octobre me voilà donc de retour au collège en 3é.Youpi ! L’école c’est génial…Au cours de cette année volée un incident marque ma mémoire à jamais.La prof. d’histoire nous demande quels métiers nous souhaitons faire + tard.Réponse d’un copain : sapeur pompier.La prof. éclate de rire, le copain lui pleure à chaudes larmes.Pathétique.
-ça y est, me voilà en seconde.Les résultats suivent et la motivation refait timidement surface.
– passage en 1ère S.Malgré mon intérêt pour les matières enseignées, les résultats sont moyens.Donner du sens à ce que je fais me pénalise.J’ai souvent juste mais je suis trop lent.On me promet des difficultés en terminale S.
– du coup je vais en 1ère STT ( compta ) ancien bac G ( à bon marché comme chantait Sardou )…pour maman.A ce rythme je vais passer de l’école à l’âge de la retraite ou pas loin !
– Terminale STT, les résultats sont bons ne serait-ce qu’avec les matières générales mais je m’ennuie à mourir.Je jette le cartable en bas de l’escalier le soir pour le récupérer le matin et traîner ma misère dans ce lycée si gris et déprimant qu’un taulard s’y révolterait
Juin sonne bientôt la fin du supplice mais le début des épreuves auxquelles je m’exécute en zombie.Résultat : repêche.Je décide de sécher la repêche pour honorer mon inscription à un tournoi de tennis sur la côte Atlantique.
-Ouf ! Direction l’Armée.Comme me l’avait indiqué un copain,je pose donc mon cerveau et je me mets aux ordres.
– je récupère mon cerveau et rentre dans la vie active libéré des devoirs en tous genres.A moi la liberté…ou presque ! ( autre débat cf. Robert Kiyosaki entre autres lectures )
Nous voilà en 2021 dans le monde d’après… en pire !
– mon fils est en Terminale.Non sans mal.Déjà en seconde il s’y ennuyait malgré de bons résultats sans travailler.Il ne voit en l’école aucune moyen de s’y épanouir.A noël, je lui propose de faire ses valises pour l’Angleterre dès ses 16 ans en février, dans une famille au pair.Il juge la marche trop haute et choisis de continuer sa scolarité
– en 1ère nous lui trouvons un lycée qui propose Erasmus et trouvons un stage et famille à Hambourg mais voilà notre cher covid qui passe les postes frontières malgré la mise en garde.Au revoir Hambourg.On nous promet les Etats-Unis pour la Terminale
– Terminale.Pas de rêve américain.Le 6 janvier, notre fils ne veut plus retourner à l’école.Il a 16,5 de moyenne générale.Les profs. à l’unanimité ne font que des éloges à son égard.Mais il s’ennuie ferme.Il veut entreprendre.La CPE nous téléphone 15 jours + tard pour connaître le motif des abscences .Je lui explique.Je lui passe mon fils qui est à mes côtés.Il lui explique avoir décroché un emploi ( ça lui a pris 2 jours entre l’entretien et la signature du contrat A/R TOULOUSE LOURDES en train et vélo ) pour vendre à des clients des sites internet.A côté de ça il a déjà démarché Sport 2000 ( chez qui il a travaillé en juin juillet et août cet été ) pour leur proposer une création d’applications.Bref, il se sort le doigt.A l’issue de l’explication de mon fils, la CPE lui dit : » vous rêvez Monsieur » .Voilà où nous en sommes.
Désolé c’était un peu long.Je vais faire un tour sur ton blog.Aberkanne, Kiyosaki…tout ça me parle.Je ne pensais pas partager ces mêmes centres d’intérêts avec un prof. mais je m’en félicite et cela me rassure pour toi.
Au plaisir d’échanger…
Bonjour à toi Vincent!
C’est très touchant de lire ton message. Je reconnais tellement ce parcours, Et la chose amusante est qu’on a fait le même bac toi et moi 🙂
Je poursuis ma vie avec en ligne de mire cette citation de Faulkner « La sagesse suprême c’est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit »
Objectivement très peu de profs ont cela en tête quand ils sont devant nos enfants et ados.
reste ensuite l’école de la vie, qui en fait donne les diplomes les plus efficaces et valables.
J’espère que mon blog t’a apporté à toi et votre fils de la matière. N’hésite pas à revenir ici pour poser des questions reliées à la prise de parole qui pourraient t’intéresser toi et aussi ton garçon. Je lui souhaite une magnifique route sur les chemins de la vie.
Bien à toi
Emmanuel